Les géants veulent devenir TON IA perso : comment se passe leur compétition ?

Oublie l'IA générique. Dépassée.

Toi, tu veux une IA qui imite ton style d'email, pas un Wikipédia amélioré sur l'histoire du Bhoutan.

Et ça, les géants du numérique l'ont bien compris.

La vraie bataille aujourd'hui ? Ce n'est plus (seulement) la puissance de calcul.

C'est la course à TES données.

Celles qui permettent de te créer une IA vraiment sur mesure sans que tu le saches.

La compétition est lancée. Chacun sa méthode pour aspirer et exploiter tes infos.

Alors, comment ils s'y prennent ? 3 stratégies s'affrontent. Voyons ça.

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Pause au refuge

Le pionnier qui a défini le marché (ChatGPT).

"Dis-moi tout ce que tu sais sur moi."

Pose la question à ChatGPT. Sa réponse va te scotcher.

Sam Altman (CEO d'OpenAI) l'a confirmé le 10 avril dernier : leur IA a désormais une mémoire "grandement améliorée".

En clair ? Elle enregistre systématiquement TOUTES tes conversations passées. Rien n'est optionnel.

C'est là qu'OpenAI joue son avantage majeur : être le premier.
Celui qui a mis le pied à l'étrier à des millions d'utilisateurs (et accumulé leurs données).

Pour mesurer le truc, fais le test : balance ma première phrase comme prompt dans ChatGPT.

Accroche-toi : l'outil va te sortir la synthèse complète, détaillée, de tous tes échanges avec lui. (Oui, tous.)

Ravi de redécouvrir que tu t'inquiétais pour les toussotements de ton teckel en septembre 2024 ? (Merci la toux du chenil !)

La nouvelle tendance ? Demander à ChatGPT quel portrait-robot il peut dresser de toi à partir de tout ça... Ambiance.

Leur objectif est limpide : utiliser chaque bribe d'info pour affiner leur connaissance de tes besoins, de tes tics, de ta pensée.

L’impression ? Un petit air de 1984 qui s'installe.

La (seule ?) bonne nouvelle : tu peux (apparemment) demander à ChatGPT de supprimer ces informations. Reste à savoir si l'ardoise est vraiment effacée dans les serveurs.

Tes réseaux sociaux : le buffet à volonté pour l'IA (Meta, Grok/X).

Chez Meta (Facebook, Instagram...), l'IA n'est plus une option : c'est leur obsession en 2025.

Ils sortent le carnet de chèques : infrastructure, experts... la totale.

L'objectif ? Rattraper OpenAI et Google.

Leur plan ? Gaver leur IA avec leur trésor de guerre : tes données publiques.

La logique : "on a déjà leurs posts, leurs likes, leurs photos sur nos serveurs... Autant se servir !".

Les chatbots qui apparaissent partout ? Pas là pour décorer : ils t'étudient en direct.

Attention, date à marquer au fer rouge : 27 mai 2025. (Oui, c'est dans un mois !)

À partir de là, Meta utilisera par défaut tes contenus publics (posts, photos, légendes sur Facebook, Insta, Threads) pour entraîner ses IA.

Tes messages privés, infos WhatsApp et les données des mineurs sont épargnés.

Tu es en Europe ? Tu peux refuser le festin via un formulaire dédié. 

Mais fais vite ! Après le 27 mai, c'est open bar par défaut (sauf si tu te réveilles plus tard pour râler).

Chez X (ex-Twitter), Grok, le joujou IA d'Elon Musk, joue une partition similaire.

Son super-pouvoir ? Pomper les données de X en temps réel.

Résultat : il commente l'actu à chaud, là où les autres IA récitent encore leur fiche de la veille.

Bref, une IA branchée sur le buzz et l'opinion du moment.

Son style ? Un clone numérique de son créateur : "rebelle", blagueur, prêt à tweeter ce que les autres IA n'oseraient pas penser. Perso, ce n'est pas ma tasse de thé, mais il a ses fans.

Et Musk veut le fourrer partout sur X. Déjà, tu peux l'appeler (@Grok) en pleine conversation pour avoir une explication sans changer d'écran.

Lui aussi se gave par défaut de tout ce qui passe sur X : posts, images, interactions... Le tout, sans te demander ton avis. L'option "non merci" est bien planquée.

Tu veux refuser que tes tweets nourrissent Grok ?

Plonge dans les paramètres de confidentialité de X (section "Partage des données et personnalisation").

Bonne chance.

Google vs Microsoft : L'IA dans tes outils pro

Microsoft & Google : Leur force ?

Les outils que tu utilises tous les jours au boulot.

Copilot, Gemini... Ces logos ont fleuri sur tes logiciels Microsoft ou Google, non ?

C'est pratique : ça résume, ça booste, ça améliore tes docs en un clic.

Le piège ? Pour y arriver, l'IA analyse tes données confidentielles. Non-stop.

Elle s'infiltre dans Outlook, Google Workspace, Teams…

Elle dévore et apprend au cœur de tes dossiers, de tes mails, de tes chats pro.

Et leur appétit ne s'arrête pas là.

N'oublie pas qu'ils possèdent aussi d'énormes réservoirs de données ailleurs : YouTube pour Google, LinkedIn pour Microsoft…

De quoi affûter leurs IA sur tous les fronts.

Paradoxalement, même s'ils ont un accès énorme à nos infos pro et collectent souvent le plus de types de données, ma confiance pencherait plus vers Google et Microsoft.

Pourquoi ? Ils disposent de contrats professionnels détaillés et d’une longue expérience dans la gestion de données d’entreprise.

Grok, Meta ou même OpenAI ont des modèles initiaux qui reposent sur l'analyse de conversations et des positionnements éthiques beaucoup plus flous.

Alors, qui joue vraiment franc jeu sur tes données ? Qui protège tes arrières ?

Mistral AI se pose en champion européen du RGPD. La promesse : protéger ta vie privée, jouer la transparence.

Le problème ? Cette protection en béton, c'est surtout pour les clients qui sortent la carte bleue. Les autres... moins.

Le plus surprenant, c'est qu'il faut traverser l'Atlantique pour trouver l’acteur le plus prudent : Claude d’Anthropic.

Lui, il se montre moins gourmand : il collecte moins d'infos (8 types de données sur 35 catégories étudiées). Surtout, il jure de ne PAS utiliser tes conversations (gratuites ou payantes) pour entraîner ses modèles. Sauf si tu dis "oui" clairement.

Verdict ? Si la confidentialité est ton obsession n°1, jette un œil à Claude ou à Mistral (version payante).

Mais attention, garde l'œil ouvert. Aucune forteresse numérique n'est imprenable. Zéro risque, ça n'existe pas.

Le point d’étape

Sur le papier, la promesse claque : une IA plus fine, plus utile... plus toi.

Mais il y a un hic (un gros) : et ta vie privée là-dedans ?

Qui contrôle VRAIMENT tes données ? Où finissent-elles ? Peux-tu encore les maîtriser ?

Le piège : tes infos personnelles deviennent le carburant de leur IA.

Un pari risqué. Réfléchis bien avant de foncer tête baissée.

Pour savoir comment protéger tes arrières, j'avais écrit cet article.

Règle d'or numéro 1 : Méfie-toi des versions gratuites.

C'est souvent là que la confidentialité est la plus légère.

N'oublie jamais : quand tu ne paies pas, le produit, c'est (très probablement) toi.

Vendredi prochain, on attaque la prochaine étape : les agents IA.

Ça se trouve, un robot t'a déjà démarché au téléphone sans que tu le réalises...

Bonne semaine !

• Oublie la puissance : leur vraie faim, c'est TES infos.

• ChatGPT : Big Brother a bonne mémoire, il note tout.

• Meta/Grok : buffet ouvert sur tes posts publics. Bouge-toi !

• Tes outils pro (Google/Microsoft) ? L'IA lit par-dessus ton épaule.

• Envie de discrétion ? Vise Claude. Ou Mistral (payant).

Le kit de l’étape

• Recherches : Perplexity.AI, NotebookLM.

• Relectures, génération de textes : Gemini 2.5 Pro.

• Création d’images libres de droits : Imagen 3 (Gemini), ChatGPT 3o.

• Voix générée à partir du texte : ElevenLabs.

Grune Berg : simplifier le numérique, renforcer l’humain.
Formations professionnelles sur l’intelligence artificielle et comment mieux communiquer.
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