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Tu utilises (sans le savoir) l'IA depuis plus de 10 ans

L'Intelligence Artificielle*, on en entend parler autour de nous.
Mais c'est quoi, au juste ?

Pour faire simple, et en reprenant la définition du Parlement Européen, l'IA*, c'est tout programme informatique capable d'accomplir des tâches qui exigent normalement une intelligence humaine.

Chaque membre de cette famille a ses spécialités, mais tous collaborent pour nous épauler dans plein de domaines.

Et cette famille, crois-moi, ne vient pas de débarquer !

Aujourd'hui, on va s’intéresser à trois d’entre eux qui sont discrètement à nos côtés depuis un bon bout de temps.

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Deep Blue, la première machine grand maître

Fin des années 90. IBM construit un superordinateur : Deep Blue.
Un supercalculateur avec une mission : terrasser Garry Kasparov, le roi des échecs.
Gros coup de projecteur. Et un jackpot en termes d'image pour IBM, le titan de l'informatique de l'époque.

Comment ils l’ont construit ?
Imagine une bibliothèque des échecs : gavée de presque toutes les parties jouées au XXe siècle. Ajoute à ça une puissance de calcul brute écrasante.
Mais la force brute ne suffit pas. Des grands maîtres des échecs avaient mis la main à la pâte.
Ils ont aidé à enseigner les priorités à la machine : la sécurité du roi, le contrôle du centre du plateau, la solidité des pions…

À chaque coup, Deep Blue scannait, analysait, notait selon ses principes.
Puis, il choisissait la meilleure option.
Entre chaque duel avec Kasparov, une équipe de techniciens venait encore peaufiner l’outil. Un monstre en constante amélioration.

Verdict de ce choc des titans ?
Kasparov plie mais ne rompt pas en 96 : victoire 4-2. IBM souhaite prendre sa revanche un an plus tard. Et là, Deep Blue l’emporte : 3,5 à 2,5.

C’est le premier vrai coup de tonnerre dans la relation entre l'humain et la machine pensante.
Deep Blue, c'était une machine capable d'avaler des montagnes de données et de suivre ses instructions pour lui permettre de prendre la meilleure décision.
Le tout, il y a près de 30 ans.

Siri, la voix dans la machine

2011. L'iPhone 4S débarque avec un nouveau joujou dans ses valises : Siri.
Apple mise gros sur cet assistant vocal qu’il inclut de force dans son smartphone.

Le principe ? Tu parles, il comprend (ou essaie !), il agit.
Au début, ses répliques, parfois à côté de la plaque, font bien marrer les premiers utilisateurs sur les forums.

Le programme va d'abord convertir ta voix en texte. Ensuite, Siri décode ta requête, lance l'appli qu'il faut, pioche l'info (la météo, un contact...), et te sert la réponse en audio.

Les années passent, Siri prend du galon.
Il devient le chef d'orchestre de ta maison connectée. Lumières, stores, chauffage, caméras... Tu peux tout piloter à la voix.

La nuance est importante : ton ampoule connectée, en soi, ce n'est pas de l'IA*. L'intelligence, c'est l’assistant qui tire les ficelles en coulisses, qui centralise et commande.

Apogée de cette innovation technologique ?
Depuis plus de 7 ans, tu peux chuchoter à une enceinte du fond de ton canapé pour qu'un paquet de chips atterrisse comme par magie sur ton paillasson.

Netflix et l'art de la suggestion

« On regarde quoi ce soir ? » Question classique.
Le piège aussi : tu cliques 15 secondes sur un obscur documentaire animalier et bim ! Ta page d’accueil te bombarde avec « La vie secrète des lémuriens de Madagascar », intégrale en 12 saisons.

Car oui, avant d’être une simple plateforme de streaming, Netflix, c’est d’abord une formidable machine à recommandations. Un algorithme en or massif.

Dès 2010, ils ont mis le paquet sur ces systèmes.
Objectif officiel ? Te suggérer le contenu qui te correspond le plus.
Objectif officieux (et vital pour eux) ? Que tes yeux ne quittent plus jamais leur application.

Attention, on ne parle pas d’un algorithme basique, par exemple « tu as regardé une comédie, tiens, en voilà une autre ».

Non, non. Derrière, c’est une intelligence artificielle* bien plus futée qui est à la manœuvre. Elle décortique tes moindres faits et gestes : ce que tu regardes (ou commences puis abandonnes), combien de temps, ce que tu likes, ce que tu ignores… Ensuite, elle mouline tout ça avec les habitudes de millions d’autres utilisateurs pour te servir des suggestions sur mesure.

Ce modèle de recommandation, popularisé par Netflix, a ensuite été repris et est maintenant utilisé par quasiment toutes les plateformes : YouTube, Spotify, mais aussi les géants de l'e-commerce comme Amazon, les réseaux sociaux comme Facebook ou Instagram, et même Google pour affiner tes recherches sur Internet.

Chaque jour, sur la plupart de tes outils numériques, un petit assistant invisible carbure à l'IA pour te sélectionner ce qui pourrait t'intéresser.
Et ne crois pas que ces systèmes soient restés figés depuis leurs débuts en 2010 ! Nourris par des montagnes de données et des années d'interactions, ils sont devenus bien plus rapides et capables d'anticiper tes désirs avec une précision parfois bluffante, parfois un peu à côté.

Cette recommandation par IA est devenue incontournable.
Mais cette personnalisation à outrance a son revers : le risque de nous enfermer petit à petit dans des bulles de filtres, où l'on ne voit plus que ce qui confirme nos propres goûts, au détriment de la découverte et de la diversité.
Pour te donner un autre ordre d’idée de leur puissance d'analyse, ces IA sont aussi utilisées par l'administration française pour détecter… la fraude fiscale ! Des algorithmes y analysent d'énormes volumes de données pour cibler les contrôles et repérer des anomalies invisibles à l'œil nu.

Le point d’étape

Ces trois IA étaient déjà très différentes. Deep Blue, c'était la logique pure du calcul aux échecs. Siri, au début, un simple exécutant de tes commandes vocales. Et Netflix ? Un fin limier de tes préférences, apprenant de tes clics.

D’accord, mais qu’est-ce qui a vraiment changé avec l'IA* ces dernières années ?

La grande différence, c’est l’arrivée en fanfare du petit dernier de la famille : l’IA Générative*.

Au début, elle bluffait surtout par sa capacité à produire des textes. Mais elle s’est vite emparée des autres formats : audio, images, et aujourd’hui, elle génère des vidéos de plus en plus impressionnantes.

Alors, qu’a-t-elle de si spécial par rapport aux IA qu’on vient de voir ?

Là où Deep Blue était un calculateur surpuissant confiné aux règles des échecs, où Siri exécutait surtout des tâches définies d'après tes commandes vocales, et où Netflix analysait tes goûts pour te suggérer des films… l’IA Générative*, elle, produit un contenu spécifique, largement façonné par tes instructions et donc adapté à ce que tu demandes.

C'est cette capacité à produire à la demande des contenus si variés et complexes, où tes instructions te placent au cœur de la génération, qui la rendent si marquante et qui expliquent pourquoi on en parle tant.

  • L'IA nous entoure discrètement depuis bien plus de dix ans déjà.

  • Deep Blue (IBM, fin des années 90) bat Kasparov grâce aux données et calculs.

  • Siri (Apple, 2011) comprend la voix, agit et pilote nos appareils.

  • Netflix (2010) analyse nos goûts pour des recommandations personnalisées partout.

  • L'IA Générative crée du contenu selon tes instructions

La Boussole de l’étape

Intelligence Artificielle : une grande famille de programmes informatiques qui ont la capacité d'accomplir des tâches qui demanderaient normalement de l'intelligence humaine. Chaque membre de cette famille a ses spécialités, mais ensemble, ils permettent aux machines de comprendre, d'apprendre, de raisonner ou d'agir pour t'aider dans plein de domaines.

IA Générative une sous famille de l'Intelligence Artificielle. Ces programmes permettent de créer du contenu : cela peut être des textes, des images, des vidéos et des audios.

Le Kit de l’étape

Recherches : Perplexity, NotebookLM.
Relectures, génération de textes : Gemini 2.0 Flash, Gemini 2.5 Pro.
Création d’images libres de droits : ChatGPT 3o.

Grune Berg : simplifier le numérique, renforcer l’humain.
Formations professionnelles sur les nouveaux outils numériques et comment mieux communiquer.
https://www.grune-berg.com/